lyon-Chassieu 29-2/2-3 Salon PRIMEVERE

[Paul Johan de Graauw]

Salut à vous,
Annonce qui vient un peu à la dernière minute, mais très important pour les lyonnais et plus
Salon P R I M E V E R E
Ci dessous une belle tribune signée Michel Deprost et publiée sur son site : Enviscope (http://www.enviscope.com)


Le vingt-deuxième édition du salon Primevère se tient du 29 février au 2 mars à Eurexpo. Primevère, c'est un rendez-vous grand public pour consommer et penser sans oublier l'environnement. Primevère,c'est une association qui réunit 500 adhérents. Primevère, c'est une vision du monde, et un président, Alain Dorieux, qui pour quelques années, veut en être le garant.


« L’écologie, c’est le rapport à l’environnement. Notre environnement, à nous humanité, c’est la Terre. Tout ce que nous faisons a un rapport à l’écologie ». Alain Dorieux, 52 ans, président de l’association Primevère, avance tranquillement cette conviction, qui devient chaque jour évidence pour un nombre de personnes de plus en plus large.

Et entre le salon, l’association, et la croissance lente de la conscience écologique dans les sociétés industrialisées, il y a une histoire très cohérente. Primevère, qui tient bientôt sa vingt deuxième édition a été créé en 1986.

En filigrane, dans l’émergence d’une vision du monde plus écologique, comme dans le salon, comme dans l’association, il y a le constat que l’homme, l’individu ont un impact sur leur environnement, sur les autres, sur la nature, sur la planète. Et il y a cette volonté, ce souci de la responsabilité qui interdit de faire n’importe quoi, d’externaliser les coûts, en les faisant payer par d’autres.



Ce souci de l’autre, personne ou milieu , Alain Dorieux, veut en être « le garant » « J’ai été sensibilisé il y a longtemps à l’alimentation biologique, se rappelle le président qui après des études de génie civil à l’IUT de Lyon 1, a travaillé dans un grand groupe d’électricité industrielle, dirigé un bureau d’études, avant de s’intéresser aux questions de risques industriels . Primevère, c’était une fête du parti des Verts, organisée au Centre Pierre Valdo, que les verts ont voulu rendre autonome car au fil des années, les montants financiers sont devenus très importants. Alain Dorieux rencontre à ce moment là, ceux qui furent les pionniers de Primevère, défenseurs de l’alimentation bio, fondateurs de Côté Jardin, créateurs du marché du vendredi soir, promoteurs de l’allaitement maternel.

Depuis son entrée au conseil d’administration de Primevère, en 1994, Alain Dorieux a suivi entretenu, soigné la croissance du salon et contribué avec d’autres à ce que la plante s’épanouisse.



L’écologie n’est pas la conservation

L’écologie, pour celui qui est président depuis deux ans, est à l’opposé de la conservation. « Un système fermé ne produit rien d’intéressant. Il faut vraiment un système ouvert, ce qu’on appelle le développement durable, dans lequel l’écologie, le social, la gouvernance fonctionnent ensemble » explique Alain Dorieux, qui, très jeune, s’est trouvé aussi engagé contre les injustices. Etudiant, le président de Primevère se souvient d’avoir lors d’une manifestation, envahi à Lyon, le siège de Medef qui refusait d’inclure le Diplôme Universitaire de Technologie dans les grilles de qualification.

Donner du temps

Respecter l’autre, être attentif, ne pas imposer une vision du monde mais convaincre patiemment : Alain Dorieux applique lui-même la méthode. L’approche est celle de l’association. A Primevère, rien n’est définitivement acquis, installé. Pas de rente de situation, de mandat à vie, de soif de pouvoir mais toujours le souci de la discussion, de l’interrogation. Ce refus des structures, cette crainte du formalisme qui peut emprisonner, ont longtemps fait fonctionner l’association de manière informelle. Les statuts étaient standard, une large place faite aux bénévoles, à des personnes qui même non élues, étaient invitées à participer aux conseils d’administration.

Avec le poids des budgets des responsabilités sociales, avec le désir commun de protéger de possibles appétits, Primevère qui réunit environ 500 adhérents, s’est doté de statuts garantissant la stabilité. Sans marginaliser les bénévoles.



La raison d’être de l’association, c’est justement le salon qui réunira du 29 février au 2 mars, des exposants, des visiteurs, plus de 200 bénévoles Primevère, et près d’une cinquantaine de bénévoles de deux associations qui mettent la main à la pâte, la Petite Soif, pour la buvette et l’école Steiner de Lyon pour le vestiaire. Avant le salon , on discute encore plus, on réfléchit beaucoup. Pour ne pas perdre le cap. On veille au respect des règles, de l’éthique, au respect du consommateur, aux entrepreneurs qui se lancent, à ceux qui s’engagent dans leur métier, avec passion, qui savent donner. On mêle vigilance et ouverture, respect des anciens exposants qui ont « fait » le salon, et de ceux qui frappent à la porte.



On parle stands, électricité, moquette, affiche, catalogue et on parle du fond, même si le fond et l’agir sont deux faces proches. « Nous nous sommes interrogés sur le représentant d’un exposant qui a délocalisé une partie de sa production, dans un pays où les conditions environnementales ne sont sans doute pas respectées, où la notion d’installation classée n’est pas aussi surveillée qu’en France. La délocalisation a été réalisée en même temps que l’entreprise se développe entrant dans certaines règles du marché. Elle n’a pas respecté les salariés qui avaient contribué à sa réussite. Mais en même temps nous ne voulons pas pénaliser la personne qui la représente » explique Alain Dorieux.

Ces questionnements autour d’un dossier, illustrent bien l’approche « Primevère ». Cette année en particulier où le thème des conférences sera la relocalisation. « Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus souvent. Nous avons choisi ce thème en partant du constat d’Yves Cochet dans son livre Pétrole apocalypse. Nous voyons bien comment l’économie mondiale s’est construite avec un pétrole bon marché, qui pose des problèmes à bien des niveaux. On voit bien que les agro-carburants n’apporteront pas de solution. Qu’il faut anticiper et aller vers un modèle qui repose sur le principe moins vite. Il faudra bien qu’on ré-internalise les coûts ».

Au-delà du constat énergétique, Alain Dorieux invite à réfléchir à l’analyse du philosophe Patrick Viveret. « Pour lui nous sommes dans le mur, il faut en sortir. Il faut sortir de cette vision qui veut qu’on soit en crise parce qu’on n’a pas assez. Il faut se reposer la question : pourquoi vivons-nous, changer la manière dont on mesure la richesse » Pendant trois jours, Primevère apportera ses réponses.

michel.deprost@free.fr

Salon Primevère: http://primevere.salon.free.fr/visiteurs2008/intro.htm

Remarque perso : J'espère pouvoir y aller le vendredi soir (29/2) en nocturne -ferme ce jour là à 10h00- car il y a un peu moins de monde que les 2 autres jours de week end...
@+ Paul