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Le commerce équitable par "Le Monde"

 
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Paul Johan de Graauw
Arbre


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MessagePosté le: Ven Mai 04, 2007 8:57 pm    Sujet du message: Le commerce équitable par "Le Monde" Répondre en citant

Salut à vous,

Un article dans le journal "Le Monde" ...
@+ Paul

Voyez :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-905477@51-905571,0.html
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Paul Johan de Graauw
Arbre


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MessagePosté le: Sam Mai 05, 2007 6:11 am    Sujet du message: Une belle histoire... sri lankaise... encore du "Monde& Répondre en citant

Le commerce équitable : l'autre aide au développement

LE MONDE | 04.05.07 | 14h44 • Mis à jour le 04.05.07 | 16h10

Au centre du Sri Lanka, près de la ville de Kandy, de son Bouddha blanc et de ses grappes d'étudiants, la forêt est une forteresse végétale qui coupe ses habitants du reste du monde. C'est là que l'on trouve, au détour d'un chemin, la maison de K. M. Senevirathna. Il dirige le groupe 28 de la coopérative Small Organic Farmers Association (SOFA), qui rassemble 1 800 fermiers. Ces derniers ont moins de 2 euros par jour pour vivre avec leurs familles.

Devant chez lui, une femme souriante parle avec un Européen. Autour du cou de l'étranger, un collier de fleurs témoigne de l'accueil qui lui a été réservé. Il est presque midi. L'ombre des grands arbres protège à peine de la chaleur moite.

Ajantha Swarnathilaka, mère de trois enfants, montre à Tristan Lecomte, patron de la marque Alter Eco, les dernières techniques utilisées pour fabriquer les boîtes en feuilles de palme tressées qui contiennent le thé vendu par cette PME, depuis 2002, dans les supermarchés français.

Grâce à ce projet développé par la filière européenne de commerce équitable Max Havelaar, Ajantha Swarnathilaka gagne 16 roupies par boîte (11 centimes d'euros). A raison de 8 à 10 par jour, fabriquées les jours de pluie ou après la cueillette du thé, ces boîtes lui ont déjà permis de relier sa maison au réseau électrique, de s'offrir un fer à repasser et même de mettre un peu d'argent de côté pour l'école des enfants. Au Sri Lanka, l'école est gratuite, mais il faut payer l'uniforme et les livres.

Le sourire un peu inquiet et la gratitude dont témoignent les paysans de SOFA à leur donneur d'ordres européen sont à l'image des enjeux actuels du commerce équitable. En France, en cinq ans, ce système marchand s'est beaucoup développé. Les consommateurs sont nombreux à accepter de payer un peu plus cher des aliments qui, leur dit-on, vont permettre aux petits producteurs pauvres du Sud de vivre décemment. Qu'en est-il réellement ? Le commerce équitable aide-t-il les plus défavorisés à sortir du dénuement ?

Au Sri Lanka, la coopérative SOFA est une réussite. Les fermiers, organisés de manière transparente et démocratique, vendent leurs récoltes à la société voisine Biofoods, également labélisée par Max Havelaar. Celle-ci paie 45 roupies le kilo de feuilles de thé, soit 15 roupies de plus que les intermédiaires habituels dépendant de l'Etat sri-lankais. Biofoods transforme et emballe les feuilles dans les boîtes fabriquées par les femmes de la coopérative, puis les expédie jusqu'au Havre.

En théorie, la coopérative ne devrait pas dépendre d'une seule entreprise privée car cela la fragilise. Mais, sur le terrain, ce n'est pas la priorité. "Nous avons confiance", note K. M. Senevirathna. A ce stade, l'assistance agronomique et commerciale apportée par Biofoods est jugée plus importante.

De l'autre côté de la montagne, au nord, les Tigres indépendantistes mènent leur guerre fratricide contre le gouvernement. Ici, dans la région de Kandy, Cinghalais et Tamouls vivent en harmonie.

Grâce au commerce équitable, ils osent même penser à l'avenir et la difficulté ne les effraie pas. Chacun cultive par exemple sa petite parcelle en mode "bio", selon huit cahiers des charges différents (suisse, européen, américain, japonais...) !

L'idée est de protéger la terre et leurs enfants. Tous fuient les produits chimiques, qui les ont rendus malades : "On vaporise dans les champs, sans protection, et les enfants sont souvent à côté des parents qui travaillent", raconte un ex-manager de plantation conventionnelle. Ils veulent réapprendre les pratiques traditionnelles, plus en accord avec le bouddhisme, qui prône le respect de toutes les formes de vie.

Faire partie de la coopérative SOFA les aide. C'est pour eux la certitude d'avoir un prix garanti et plus élevé, des importateurs qui s'engagent à long terme et qui préfinancent à 50 % leurs commandes. "Nous n'avons plus à emprunter à des taux bancaires trop élevés pour acheter semences ou pesticides", dit l'un d'eux.

Il a fallu du temps à l'ingénieur qui préside SOFA pour convaincre ces familles isolées. Aujourd'hui, elles y croient et se plient de bonne grâce aux exigences de vérifications et aux multiples contrôles des donneurs d'ordres occidentaux.

La coopérative a établi une liste de ses membres, recensé les parcelles cultivées et organisé une vie communautaire afin de ne servir aucun intérêt particulier. L'ouverture d'un compte en banque consacré à la gestion de la prime de développement a demandé deux ans, mais un suivi détaillé des 11 387 euros reçus en 2004 permet de mesurer les changements opérés dans la vie des fermiers : tous les membres ont reçu de nouveaux plants de thé et d'épices pour densifier les champs et diversifier les cultures, ainsi que du fertilisant naturel. Des livres scolaires ont été achetés pour les enfants les plus brillants. Deux forages pour l'eau ont été effectués, des toits ont été changés, des chaises et des tables achetées... Un paradis, la coopérative ? "Le travail n'est pas plus facile qu'à l'usine, mais je me sens plus libre", explique Indrani Weerasekara, nouveau membre qui auparavant travaillait dans une usine textile qui a fait faillite.

A plus de 2 400 kilomètres de là, au nord-est de la Thaïlande, près de la frontière cambodgienne, la situation est tout autre dans la coopérative Organic Agriculture Coopérative Surin (OACS). Un petit bâtiment vient de sortir de terre entre les rizières asséchées. Il abrite le bureau de la nouvelle comptable, qui dispose d'un ordinateur. C'est tout.

Il y a deux ans, le président de la coopérative est parti avec la caisse, et les comptables disparaissent les unes après les autres sans laisser de traces. Cela fait pourtant cinq ans que la filière Max Havelaar tente d'influencer positivement le sort de ces 268 familles depuis toujours à la merci des "coyotes" chinois qui contrôlent la vente de riz dans cette région très pauvre en possédant tous les moulins.

Alter Eco achète à OACS - via la société d'exportation locale ESAN, labélisée Max Havelaar - 70 % du riz jasmin et du riz rouge qu'elle vend en France. Les paysans se disent heureux de bénéficier d'un meilleur prix d'achat pour leur riz, mais très peu en connaissent les raisons.

Le prix d'achat plus élevé ? "C'est parce que notre riz est meilleur", répond l'un d'eux. La prime de développement devant servir à structurer la communauté ? "J'ai oublié ce que c'est", dit Lin Giwengdii, producteur n° 44, à la tête d'une rizière de 8 hectares. "On essaie d'expliquer, mais cela ne les intéresse pas. Ce qui les intéresse, c'est de savoir quand on leur achète leur riz et à quel prix", confie en aparté le nouveau président d'OACS, visiblement dépassé.

Sans projet collectif, les finances de la communauté restent obscures. Aucun compte ne retrace précisément l'emploi des 20 127 euros versés par Alter Eco. Qu'en ont-ils fait ? Les circuits internes sont difficiles à contrôler, sans compter les soupçons de corruption qui pèsent sur l'omniprésente "responsable marketing", Khun Pa Hom, à la fois contact privilégié des autorités locales et propriétaire bienheureuse du moulin qui décortique, à 1 roupie le kilo, tout le riz de la coopérative.

L'inspecteur de Max Havelaar vient encore de visiter OACS. Son ton s'est durci. Au centre du bureau de la coopérative trône un grand tableau où sont notés tous les manquements. "Le commerce équitable, ce sont des droits, mais aussi des obligations", leur rappelle, une fois encore, Tristan Lecomte. A moins de changer radicalement, bientôt OACS ne pourra plus vendre son riz en tant que produit "équitable".

"Nous allons progressivement arrêter d'acheter à OACS tant qu'ils n'ont pas réalisé les changements que nous leur demandons depuis si longtemps, avoue Tristan Lecomte. C'est dur." Même le bonze, Luang Paw Nan, apôtre local de la démarche bio et équitable, a fini par prendre ses distances avec cette coopérative qui navigue en eaux troubles.

Même lieu, autre situation. De l'autre côté de la ville de Surin, à quelques kilomètres d'OACS, une autre coopérative, ORFSC, créée en 2003 par 545 familles khmères, produit également du riz jasmin et du riz rouge. Elle vend sur le marché local et exporte en "équitable" sous le label Max Havelaar. Elle, en revanche, affiche un dynamisme et une envie de réussir qui font plaisir à voir.

En deux ans, la coopérative n'a reçu que 2 297 euros de prime de développement de la part d'Alter Eco mais, conseillée par une ONG et encouragée financièrement par l'autorité provinciale, elle vient encore de gagner en indépendance en construisant sa propre unité d'emballage. Grâce à cet outil, la coopérative, tout juste certifiée "bio", peut exporter directement son riz. Un exploit qui crée des emplois et retient un peu plus de richesse sur place.

Florence Amalou
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